En 1845, Ivan Tourgueniev débute le premier de ses nombreux séjours au château de Courtavenel en compagnie de la cantatrice Pauline Viardot dont il est épris.
Dans “Mémoires d’un chasseur”, il décrit les plaines de Brie comme très semblables à celles de Russie. Inlassable chasseur, il arpente les bois de Blandureau, les terres de Vaujard, du Luat, du Jariel, qu’il apprécie particulièrement et dépeint avec précision.
Cet humaniste, ami de Flaubert, de Maupassant et de Tolstoï passe de nombreux mois entre Vaudoy, Paris et Bougival quand il est en France.
Deux siècles plus tard, dans ce village littéraire, à l’ombre de l’église millénaire Saint Médard “La Lanterne de la Brie”, s’est installée la boîte à livres. Les grands champs de blé sont toujours là, résistants à l’urbanisation galopante de la région.
Inaugurée il y un peu plus de deux ans, elle rencontre de plus en plus de succès. Les livres sont empruntés (pas toujours rendus ) à un rythme soutenu. Les habitants apprécient.
Souvent renouvelés, les ouvrages sont en général très récents, et vont de l’enfant à l’adulte. Tous les genres littéraires sont représentés : littérature générale, policiers, chick lit, essais psychologiques ou sociologiques, classiques, albums enfants, littérature jeunesse…
Pourquoi avoir déposé une boîte à livres à Vaudoy en Brie ?
Mais pourquoi ne pas parler de la première et de la seule raison qui vaille : le plaisir de lire ? Juste le bonheur de se plonger dans un livre qui emporte et fait voyager dans un autre monde, une autre époque, un autre milieu…
Le principe de cette boîte est d’une grande simplicité : A intervalle régulier, nous y déposons des livres neufs (ou en bon état) Les habitants se servent et si possible en déposent un à la place, à la mairie (ce n’est pas obligatoire). Ce qui n’est pas obligatoire non plus mais est une des conditions pour que cette boite fonctionne dans la durée, est l’engagement de chacun de rendre le livre emprunté après l’avoir lu. (Une alarme sur le portable trois semaines ou un mois après l’emprunt peut s’avérer très efficace pour aider une mémoire défaillante). Un mode d’emploi sera apposé à l’intérieur.
Les livres sont récents. Il y a des best-sellers. Il y a aussi des classiques, des livres grand public, des ouvrages de nature psychologique et des romans pour enfants et adolescents, sans oublier des livres traitant de politique des policiers. Déposé en face de la mairie, son contenu est vérifié fréquemment. Les livres sont estampillés Mairie de Vaudoy afin que les emprunteurs puissent les dissocier des leurs. Les habitants sont invités à donner des livres qui les encombrent à la mairie où un tri est fait..
Qu’est ce que c’est ? Comment on s’en sert ?
C’est une jolie boîte en bois couverte de tuiles dans laquelle des livres seront proposés aux habitants de la commune.
Le plus simplement du monde. A intervalle régulier des livres neufs (ou en bon état) sont proposés. Les habitants se serviront et rendront l’ouvrage quand ils l’auront lu. (Pour y penser, un post-it sur le frigo ou une alarme sur le portable !)
Ça coûte combien d’emprunter un livre à Vaudoy ?
Rien, c’est complètement gratuit, il faut juste habiter le village. (Et encore, il n’y aura pas de contrôle !). Au fil du temps, une communauté de lecteurs assidus pourrait émerger et des rencontres littéraires s’organiser autour d’un livre ou d’un auteur que nous pourrions inviter pour l’occasion mais n’allons pas trop vite. Concentrons-nous sur le simple plaisir de lire et de partager ses lectures.
Est quand cette boîte fonctionne-t-elle?
La boîte a été installée en mai 2016 et depuis, chacun s’en félicite. Les livres sont en bon état, variés et dans l’ensemble, respectés (sauf peut-être les jours de brocante !).
La pérennité de la boîte semble assurée à un bémol près : les livres empruntés doivent impérativement être rapportés (même six mois ou un an plus tard) !
D’où viennent les livres?
A 80% ils viennent de dons de deux écrivains et critiques littéraires, dont une, originaire du village. A 15%, de dépôts d’habitants. Si le pourcentage est assez faible, c’est parce-que de nombreux ouvrages ne sont pas gardés : trop sales ou en trop mauvais état ou encore extrémistes…Le travail de tri en amont est important. Les surprises, parfois étonnantes, comme un beau jour, ces centaines de vieux romans retrouvés, submergeant littéralement la boîte : il n’est pas inutile de rappeler qu’avant de donner les livres, il convient de les sélectionner un minimum. Mein Kampf ou Les mémoires de Faurisson n’intégreront jamais la boîte…pas plus qu’un exemplaire ayant l’air d’avoir séjourné cinq ans sous terre.
Par ailleurs, environ 5% des livres viennent de donateurs divers : administrations, bibliothèques. C’est ainsi que nous sommes en juillet allés au Ministère de la justice pour rapporter de très beaux livres (Mis à disposition, pas tous restitués).
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